CV de Mathieu Andro

Ingénieur-manageur dans le numérique et la veille

Veille métier de veilleur : synthèse du mois de mai 2023

Une bonne nouvelle pour commencer cette synthèse de notre veille métier de veilleur. La glorieuse école de Saint-Cyr Coëtquidan lance un master spécialisé en analyse d’information stratégique multisources (lignesdedefense). De son côté, le Conseil d’Etat ouvre une plateforme, https://tout-savoir.justice-administrative.fr, afin de rendre le droit plus accessible aux citoyens (village-justice). Une autre source très prometteuse, dans le domaine, cette fois de la vidéo, mérite toute notre attention. Il s’agit de https://filmot.com. Plus de 630 millions de vidéos YouTube ont été converties en textes via du speech to text. Il devient donc possible de chercher à l’intérieur. Cela permet de retrouver directement le passage recherché au sein des vidéos YouTube, d’aller bien au-delà de la recherche par texte et d’accéder enfin au « texte intégral » des vidéos, mais aussi de s’émanciper de la lecture linéaire. Cerise sur le gâteau, certains contenus sont également traduits en français. Pour les veilleurs, c’est aussi un excellent moyen pour identifier des chaînes YouTube intéressantes auxquelles s’abonner pour la veille. Par contre, nous n’avons malheureusement pas pu surveiller filmot avec du RSS ou avec du web crawling. (Korben). Enfin, c’est une source déjà très utilisée, Twitter qui rencontre des difficultés avec la loi européenne sur le numérique et qui est menacée de bannissement si le célèbre réseau social ne respecte pas ses règles concernant la désinformation. (Francetv)

Sur le front de l’intelligence artificielle, on remarquera que l’open source a de moins en moins à rougir face à Bard ou à ChatGPT (01net). FreedomGPT, un chatbot qui se définit comme “non censuré”, vient d’être également lancé  (toujours 01net). Des progrès ont également été annoncés dans la modification des images (phonadroid), dans la transformation de texte en musique avec l’ouverture de Google MusicLM (lebidata) ou dans le juridique français avec LegiGPT (blogdumoderateur).

Sur le front juridique, certains évoquent la possibilité de créer un nouveau droit voisin qui donnerait un droit à rémunération aux artistes dont les œuvres servent à entraîner des IA” (Dalloz-actualité). En tous cas, l’Union européenne prépare “une législation qui obligerait les outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT à divulguer le matériel protégé par le droit d’auteur utilisé dans la construction de leurs systèmes”  (intelligence-artificielle.developpez.com). En attendant, le Syndicat national de l’édition recommande aux éditeurs des mentions et des métadonnées visant à interdire tout moissonnage de leurs contenus (Actualitte.com)

Sur son blog, le professeur d’Université (Philippe Silberzahn) indique que l’innovation de rupture est souvent la chance des outsiders, des hors-système. Il invite aussi à se demander quels intérêts catégoriels défendent ceux qui s’alarment, au nom de l’intérêt général, contre les dangers de telle ou telle innovation. Sur le (journaldunet), Nicolas Rieul, de l’Alliance Digitale, considère que ChatGPT n’aurait pas pu être créé en Europe dont le cadre juridique comme le RGPD lui semble très contraignant. Au Japon, l’administration va librement avoir recours à l’intelligence artificielle d’OpenAI pour réduire la charge de travail des fonctionnaires (acteurspublics.fr). Au Royaume-Uni une solution nationale et souveraine est en développement. Et en France, Jean-Noël Barrot, le ministre chargé de la Transition numérique et des Télécommunications a déclaré : « Mieux vaut créer en Europe les conditions pour que l’innovation se développe en accord avec nos valeurs. J’ai saisi le Comité national d’éthique qui rendra son avis à l’été. Il éclairera nos choix de société ». Il a ajouté « qu’il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas développer à notre tour des modèles en France. » (numerama)

Plus près de nos métiers, François Jeanne-Beylot, président du Synfie (Syndicat français de l’intelligence économique) a affirmé : « Nous voyons l’IA comme un moyen de reconcentrer les métiers d’investigation et de veille sur le rebond, la créativité, le traitement et l’analyse de l’information, en utilisant des outils permettant d’économiser du temps sur des tâches chronophages ou sans valeur ajoutée. » (Archimag). En déplacement au Gabon, il a rappelé que, face à l’intelligence artificielle, la force de l’humain, c’est de créer. Il invite, notamment les plus jeunes, à ne pas subir l’information et à être offensifs. (Gabon 24)