CV de Mathieu Andro

Ingénieur-manageur dans le numérique et la veille

Etat de l’art sur l’intelligence économique : analyse par GPT-4o d’un corpus de veille 2020-2025


1️⃣ L’IE : un levier stratégique au cœur des enjeux de puissance

  • L’intelligence économique est un outil de souveraineté : « Pas de puissance sans industrie de souveraineté », rappelle Bernard Carayon.
  • Alain Juillet insiste : « Celui qui gagne, c’est celui qui a les meilleures informations ».
  • Christian Harbulot (Ecole de Guerre Economique) déplore le tabou français : « Le mot puissance écorche encore les lèvres ».
  • La France semble en retard face aux pratiques étrangères (espionnage industriel américain, ingérences chinoises).

Exemples :

  • Palantir : acteur majeur, soutenu par la CIA et le Pentagone, choisi par la Société Générale.
  • ADIT : leader européen, bras armé discret de l’État, ouvert à 50 % de son capital.
  • DGA : investit dans l’OSINT, création d’un campus à Paris pour structurer la veille stratégique.

2️⃣ Un secteur dynamique mais éclaté : acteurs, pratiques et chiffres clés

  • Écosystème français :
    • 250 entreprises privées (750 M€ de CA, 2 500 emplois).
    • 17 000 agents publics dans une dizaine de structures (VIGINUM, Sisse, DGA, etc.).
  • ADIT : leader européen, renforce ses activités (ex. rachat d’Antidox).
  • Pratiques émergentes :
    • Ludopédagogie : création de serious games pour croiser IE et Knowledge Management.
    • Appropriation par les entreprises : encore faible, beaucoup confondent « veille » et « IE » (témoignage de Benoît Maille, CCIR).

3️⃣ Les apports et défis de l’IA générative dans l’IE

  • Révolution anthropologique : l’IA générative permet de créer, pas seulement d’extrapoler.
  • Agents autonomes (agentique) : livrent des documents « finis », libérant du temps pour des tâches à haute valeur ajoutée.
  • Chiffres clés :
    • 33 % des Français utilisent l’IA générative.
    • 75 % des cols blancs l’utilisent, souvent à l’insu de leur hiérarchie.
    • Mais seulement 6 % des entreprises se déclarent « matures » sur le sujet.

4️⃣ Menaces, ingérences et désinformation : la guerre de l’information est déclarée

  • Fake news et désinformation : un péril pour l’industrie française, amplifié par la guerre économique.
  • Amphithéâtres sous influence : infiltration des milieux académiques par des États étrangers (ex. Chine, via l’INALCO).
  • Syndrome du porteur de mauvaises nouvelles : risque d’autocensure en entreprise, frein à la circulation des informations sensibles.
  • Lois récentes :
    • Lutte contre les ingérences étrangères : registre obligatoire des activités d’influence auprès de la HATVP.
    • Intelligence économique enfin reconnue dans la loi (proposition Lemoyne-Lienemann).

5️⃣ Une discipline encore jeune, marquée par un prisme francophone et un manque de reconnaissance internationale

  • Spécificité francophone :
    • « Intelligence économique » = 443 publications en français.
    • En comparaison : « Business intelligence » = 54 710 publications internationales.
    • Les concepts dominants (big data, IA, datamining) sont peu repris dans la littérature francophone, qui reste centrée sur les pratiques de veille et la gestion des connaissances.
  • Besoin d’une reconnaissance officielle : appel à rattacher l’IE directement au Premier ministre ou au président, plutôt qu’à Bercy.

6️⃣ Perspectives et appels à l’action

  • Mutualiser compétences et outils : pas encore de « cador » établi, tout reste à construire.
  • Co-construire une culture partagée entre entreprises, services publics, PME et grandes industries (notamment dans la défense).
  • Accompagner la réindustrialisation : l’IE est perçue comme un levier indispensable pour reconstruire une puissance économique.
  • Se former et sensibiliser : développer la culture de l’IE, par la formation, les jeux sérieux, les publications, et des partenariats (écoles, think tanks).

📌 Conclusion : une discipline stratégique en mutation rapide

L’IE, longtemps perçue comme une discipline marginale ou opaque, s’impose désormais comme une compétence stratégique vitale, à l’interface de l’innovation technologique (IA), de la souveraineté nationale, et de la compétition mondiale.
La France doit rattraper son retard en structurant ses acteurs, en formant ses talents, et en affirmant une politique d’IE claire et ambitieuse, sous l’impulsion des plus hauts niveaux de l’État.


Creative Commons License
Except where otherwise noted, the content on this site is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License.