J’ai eu l’honneur d’être invité à intervenir à la journée annuelle du Réseau Stratégique de Veille et de Prospective du Québec au sujet de « L’IA au service de la veille stratégique : tendances et perspectives«
La journée a été introduite par une courte vidéo, en langue italienne, réalisée par l’animatrice de ce réseau. Elle ne parle pourtant pas italien. Mais elle est parvenue à réaliser sa vidéo grâce à l’IA de https://www.heygen.com. Cela nous a immédiatement plongé dans le sujet de la journée, l’Intelligence Artificielle au service de la veille stratégique.
Le panel, constitué de 3 universitaires, d’un éditeur de plateforme et de moi-même a ensuite échangé sous la forme d’une table ronde. Je retiens des analyses qu’il existe, avec l’IA, un risque pour la veille de détruire la confiance de ses utilisateurs, de divulguer de l’information à d’autres organisation mais aussi d’engendrer des coûts économiques et écologiques exorbitants. L’intelligence artificielle capitalise et reproduit à partir de corpus d’apprentissage de contenus déjà produits dans le passé. Elle n’est donc pas en mesure de servir complètement la veille qui est focalisée sur les contenus présents et encore moins la prospective concentrée sur l’identification de futur concepts. Avec l’IA, le métier de veilleur, qui a déjà beaucoup évolué depuis l’époque du Stabilo, va abandonner le rôle de collecteur d’articles à la place de ceux qui n’ont pas le temps de surveiller, à celui d’accompagnant, d’animateur de réseau, d’enquêteur OSINT et de producteur d’analyses.
Celui qui n’a pas fait d’études peut désormais écrire aussi bien qu’une personne qui jouissait du monopole d’une écriture soutenue. Celui qui ne sait pas dessiner peut désormais coucher sur le papier toutes ses idées de représentations graphiques. Cette démocratisation est aussi la revanche des cols bleus sur les cols blancs qui connaissent, à leur tour, une automatisation de leurs activités. Pour les veilleurs, c’est aussi l’opportunité de produire désormais des analyses de haut niveau. Sachons nous en emparer.
