« Dans la fonction publique, comme dans le secteur privé, recruter consiste à faire un choix entre plusieurs candidats pour exécuter au mieux la mission de l’organisation. Afin d’obtenir des ressources humaines correspondant le mieux possible à leurs besoins, le choix s’appuie sur les diplômes, les formations, les expériences, les réalisations, les publications, les compétences, les expertises, les langues et même le savoir-être (soft skills).
L’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 imposant un recrutement selon les mérites, la fonction publique recrute traditionnellement ses titulaires par concours, au moyen d’épreuves écrites qui n’existent pas, à de très rares exceptions, dans le secteur privé. Ce mode de recrutement coexiste désormais avec le recrutement par dossier et entretien des contractuels, voire des titulaires dans le cadre de procédures spéciales qui prennent une place de plus en plus importante.
Nous avons cherché à savoir si cette singularité du mode de recrutement du secteur public existait aussi dans d’autres pays développés : comment y sont sélectionnés les agents publics, quelles sont les qualités recherchées par les États ? Quelles sont les épreuves proposées et sur quels critères sont-elles évaluées ? Notre démarche de comparaison (benchmarking) vise aussi à identifier des pratiques susceptibles d’inspirer le modèle français.
La question des critères et des épreuves de recrutement nous semble, en effet, être centrale pour toute réforme de l’État. Alors que la pénurie de candidats fonctionnaires s’accroît, l’érosion du mode de recrutement par concours, contesté d’une part pour ses biais de reproduction sociale, alors même que son objectif était l’égalité d’accès aux emplois publics pose la question de sa pertinence et de sa survie. »
Source : Document de travail
